La Wi-Fi est gratuite, des repas sont distribués et les animaux sont les bienvenus. On peut s’assoir tranquillement sur des banquettes vertes, consulter ses mails, assister à la messe ou se confesser à 3 heures du matin.
Il y a un distributeur automatique des dons. Les portes restent ouvertes 24 heures sur 24. C’est la “nouvelle” église de San Antón. Ouverte depuis mars 2015, sur une idée du Père Angel, responsable aussi de la fondation “Mensajeros de la Paz” (Messagers de la Paix), qui se consacre aux oeuvres sociales et à l’aide humanitaire. “Cela faisait des années que je rêvais de monter un “hôpital de campagne” pour les croyants dans un quartier chaud du centre-ville”, explique-t-il.
Carlos Osoro, archevêque de Madrid, a exaucé son voeu en lui cédant cet édifice de la fin du XVIII siècle, mélange de baroque et néoclassique, resté fermé pendant quinze ans, et situé à Chueca, quartier populaire, gay et haut-lieu de la vie nocturne madrilène. Le résultat est détonnant. Un tapis rouge accueille les visiteurs bercés par un fond musical de chants grégoriens. Accrochés aux colonnes en faux marbre, des écrans de télévision retransmettent les messes du Vatican. On peut brancher son téléphone sur des prises nouvellement installées ou langer son bébé dans les toilettes. Une trentaine des personnes dorment aussi régulièrement la nuit sur les bancs de l’église avec matelas et couvertures fournis sur place.
Le lieu est un espace de recueillement et de célébration religieuse, mais aussi d’assistance sociale et d’écoute. C’est surtout une église qui provoque la rencontre entre les gens et pousse le passant à entrer.
Selon le père Angel, sa nouvelle formule reflète l’évolution de l’Eglise sous l’impulsion du pape François. Sur une grande pancarte au chevet de l’église il est écrit : “Le Pape François demande à ce que l’église ouvre les portes de ses temples partout, pour que celui qui cherche Dieux ne trouve pas la froideur des portes closes”.